La mise en scène
Le parti pris de mise en scène :
Développer de front, le rythme nécessaire au comique contenu dans la pièce,
l’ambiance soutenue par le suspense, la dramatique et la philosophie sous
tendues par Schmitt, à savoir la dualité des identités, le rôle du
« miroir » dans l’autre, le rapport à l’humain, au pardon et à la
reconstruction des êtres.
Le « concept artistique » :
Un univers pesant et jugeant où le
passé sert de toile de fond, pour traiter un mythe vieux de six siècles.
La nuit avec ses éclairages
approximatifs donne aux êtres et aux objets des réalités différentes, c’est
un choix de l’auteur.
Elle est donc omniprésente.
L’aspect visuel :
Le décor :
Une ambiance rendue pesante par des
colonnes « enracinées » dans le socle de nos inconscients collectifs,
droites et menaçantes, présentes pour encore longtemps même si elles ont été
oubliées pendant de longues années.
Un cadre vide à l’image de Don Juan
qui, tel un prisme, oblige les personnalités à se révéler et à se tordre au
fur et à mesure de la pièce.
Une sobriété de mobilier.
Un point de fuite signant la nuit
extérieure comme le monde où chacun vit.
Des lanternes.
La nuit.
Les costumes :
Pour garder la continuité avec le
décor, nous avons demandé à Valérie, styliste, de nous proposer sa vision
des costumes.
Ainsi les femmes « juges » sont
habillées de robes droites, pouvant évoquer le 18ième siècle tout
en étant modernes, leurs couleurs sont rehaussées de la passion présente,
oubliée, ou s’estompant.
Don Juan, Angélique et le Chevalier
qui portent en eux la dramatique « latente » de la pièce sont plus
intemporels, et portent une variante de gris, de blancs et de noirs.
Les personnages terriens de Marion
et de Sganarelle retrouvent des matières plus naturelles dans des tons
allant du vert au brun.
Enfin, d’une manière générale, nous
avons souhaité un aspect visuel plutôt « dessiné », qui rappelle l’univers
parfois surréaliste de la bande dessinée.
La musique :
C’est Chostakovitch qui nous
offre dès l’entrée la légèreté et la dramatique qui animent la pièce. Sa
musique à la fois profonde et ironique, faite de contrepoints , nous a
séduit et accompagne le jeu des comédiens.